ALBERT DE MARCO

Publié le 30/05/2023 dans HISTOIRES FORAINES

ALBERT DE MARCO
ET SES DIFFERENTS « METIERS »

 

Bébert, Albert de Marco pour l’état civil, était né dans le quartier de Montrouge le 10 mars 1894. Et  sa profession de mécano ne le prédisposait pas à la vie foraine, si ce n’est que jeune homme, il fréquentait assidûment les champs de foire lorsque ses loisirs le lui permettaient. C’est ainsi qu’il rencontra sa future femme à la Loterie Lirot, un Mille à parade…

Mademoiselle Lirot avait de qui tenir puisque son beau-père était un ancien artiste de cirque qui tenait en équilibre sur son menton quinze chaises et une roue de voiture !

Cela avant de tenir  une loterie à volailles, puis à biscuits lorsque la volaille fut interdite à Paris, et pour finir, une formidable loterie à parade, l’une des plus remarquables de son époque : la loterie Lirot

En  1921, après s’être marié avec la fille Lirot, le jeune Albert de Marco acheta une grande balançoire,  et tourna en province avec ce métier jusqu’au moment où ,reprenant la tradition familiale de son épouse, il monta à son tour une loterie à parade qu’on vit tourner pendant une dizaine d’années à Metz, Nancy, Strasbourg, Grenoble, Nice, etc.
Sur les tréteaux, celui que la profession surnommait « Bébert », eut l’honneur d’avoir comme clown le célèbre Footit et comme auguste le père Veldeman – père de Pierre qui monta la Loterie Parisienne-, lui-même tenant lorsque besoin était, le rôle de faire-valoir.
C’est à la foire de Metz que la loterie Lirot  rencontrait le plus de succès. Elle y était régulièrement assiégée par le public car les Lirot avaient un « truc », une « surprise » de fin de journée ou de fin de  fête. Il s’agissait de lots baroques enveloppés dans des paquets bien ficelés où le gagnant découvrait – mais oui !- une tête de veau ou un hareng saur pendu dans une cage à serin !
Après dix ans de loterie à parade, Bébert monta un Grand Huit avec son beau-frère. Mais,  renversé par un attelage en sortant d’un salon professionnel à Londres, il se retrouve crâne ouvert, côtes enfoncées, à passer trois mois alité.
Quelques années plus tard, on le croise sur les fêtes et foires de l’Hexagone avec un Chahut qu’il revendra pour ouvrir un entresort dans lequel il présentait un homme singe appartenant au dompteur Mac Donald (le père de Jeannette, elle même dresseuse) avant d’y exhiber un curieux homme robot avec pour devise au fronton de sa baraque « Homme tu seras vaincu par le progrès ».
Il exploita ensuite des boîtes à rire. La première ayant brûlé sur la route dans l’Aisne, il en monta une seconde qu’il anima avec brio, car notre ancien mécano avait épousé la profession en épousant la fille Lirot, et il s’y consacrait corps et âme pour le plus grand plaisir du public qui lui fut fidèle à travers les différents métiers avec lesquels il tourna !