AMBROSIO CAZALDI

Publié le 05/02/2019 dans HISTOIRES FORAINES

 

AMBROSIO CAZZALDI,

 

FORAIN AU XVIème SIECLE !

 

 

 

D’aucuns s’accordent à dire que tout a commencé à cheval, et que le fondateur du cirque moderne n’est autre que Philip Astley, cavalier émérite s’il en était. On parle aussi des Franconi qui tenaient manège équestre à Paris. Certes, mais c’est oublier un peu vite Ambrosio Cazzaldi, de Bologne, qui a été au 16ème siècle un des forains les plus renommés d’Italie, et précurseur en matière de course et voltige équestres. 

 

Sa spécialité consistait à faire des exercices d’adresse, monté sur un cheval. Après une belle carrière dans son pays, il vint à Paris en 1582, et « Le Journal du règne de Henri III », repris par Victor Fournel dans « Le Vieux Paris », écrivait alors cette même année à propos de ce précurseur des Bouthors et autres Franconi : « En ce mois d’août, vint à Paris un Italien de Bologne, qui se disait avoir été esclave des Turcs par l’espace de huit ans, et y avoir appris plusieurs gentillesses et dextérités rares et remarquables.

 

Il se fit voir premièrement au roi, après à la Cour étant à Fontainebleau, puis vint à Paris, où s’étant aussi fait voir  en quelques endroits particuliers, et sentant qu’on prenait goût à son « batelage », il ouvrit boutique en une carrière, le long des murs de la ville, tirant de la porte Bussi à la porte de Nesle et, y ayant fait dresser une sorte de lice avec des peaux et des cordes, y reçut tous venants à 5 sols par tête ».
Sur un cheval courant à toute allure, Ambrosio Cazzaldi restait debout sur les deux pieds, « tenant une zagaye en la main, qu’il dardoit assez dextrement au bout de la carrière, et se renfourchait en selle ; en mesme état et forme il tenait une masse d’armes en main, qu’il mettait en l’air et reprenait en main par plusieurs fois durant la carrière… » poursuit « le Journal du règne de Henri III ». On y apprend aussi  que notre homme, assis sur la selle de son cheval au galop, mettait un pied à terre et remontait en selle cinq ou six fois de suite…

 

Sa dextérité et son talent de bateleur en firent une des vedettes du Paris de l’époque. C’est ainsi qu’il repartit au pays
nanti d’une forte bourse. Las… il fut arrêté en cours de route par des bandits qui lui dérobèrent tout son argent, et dû se résoudre à poursuivre sa vie de voyageur sur les foires d’Italie avant de revenir à Paris, en 1601, où il n’obtint aucun succès…

 

Il est vrai que cette année-là, on y exhibait un cheval nommé Monaco qui sautait, éternuait, riait et exécutait différentes figures… Bref, seule la parole lui manquait, et les Parisiens n’avaient d’yeux que pour lui. Exit donc les voltiges équestres. Du moins jusqu’aux spectacles de Philip Astley et des Franconi, et la naissance du cirque dans son expression moderne, bien des années plus tard...