C’est sous un magnifique chapiteau neuf blanc à 4 mats au carré, avec sièges individuels à toutes les places et à visibilité totale que le Grand cirque de St Petersbourg a présenté sa nouvelle production « Kalinka » sur l’esplanade de Jura Parc au mois de février.
Vif, coloré, entrainant, c’est accompagné d’un ballet de danseurs aux somptueux costumes et de la chanteuse à la voix chaude et agréable Nina Barovskaya que le show se caractérise. Il débute par les 5 tigres de Rico Fontebon, suit l’excellent groupe de chiens de Ludmilla Sergeeva. De la nouveauté avec les exploits cyclistes exécutés sur 2 plates-formes reliées à un tremplin élastique de Leonardo (Matas Lenard). Souriant, rapide et chaleureusement applaudi : toute la fougue ibérique d’Alfredo Rodriguez mêlant massues, cerceaux et chapeaux. Le Cirque plongé dans l’obscurité pour bien mettre en valeur les méritoires manipulations de l’homme laser. Les bons clowns se font rares : quel régal de revoir dans 2 entrées différentes le duo espagnol Tony Alexis. L’entrée du restaurant et celle du punching-ball avec des passages musicaux de première qualité fait rêver petits et grands. Tony Alexis n’est autre que le père de l’incroyable  « Totti », le clown au 23 entrées maintenant assisté de son épouse Charlotte et de son fils de 4 ans Charly. La tradition se perpétue et c’est tant mieux. Encore bravo.
Le dresseur maison fait évoluer avec tact et sobriété les 2 gros éléphants avec des « tricks » nouveaux et avec un style affirmé. Il s’agit de Ahmed Loyal. Nous le retrouverons avec un imposant troupeau d’animaux exotiques. Nous connaissions l’homme le plus fort du monde Denis Ilchenko pour sa bravoure et en 2017 c’est sa sœur aussi belle femme que robuste que le cirque de St Petersbourg a dans son plateau. Quelle réussite ! le numéro spectaculaire plait énormément aux spectateurs.
Un sensationnel athlète avec cannes sur un piédestal  exécute un travail extraordinaire qui allie force, beauté et maitrise de son corps. C’est vraiment du top niveau. Il s’agit de Mongo (alias Ochir Ub). Avant la parade finale, se produit un duo péruvien le duo Vitalys. Quand l’impensable devient réalité. C’est le numéro le plus abouti, le plus beau que je connais dans la spécialité du main à la main. Ces 2 trentenaires ont conçu leur exhibition. Leur final es unique : après avoir rehaussé leur piédestal à 1m60, ils descendent tête à tête les 4 marches en équilibre. Pour arriver à un tel résultat, ces artistes doivent s’entrainer quotidiennement. Ignorés par le jury du festival de Figueres, ils ont obtenu la piste de bronze au dernier festival du cirque de Massy en janvier dernier. Ce n’est que justice même si personnellement j’aurais accordé l’argent. Ovationné, le duo Vitalys a une réelle carrière internationale qui pointe à l’horizon.
La parade finale réunit toute la troupe dans une standing ovation.
Félicitations à M Christophe Herry, directeur artistique pour avoir su introduire sans renier le cirque traditionnel un brin style music hall et à M Raoul Gibault, directeur, qui par ses divers voyages dans les festivals du monde entier nous fait découvrir sous ces chapiteaux des stars de la piste.

Richard LOUETTE