LE ... SKATE CAR

LE ... SKATE CAR

Publié le 02/11/2023 dans HISTOIRES FORAINES

LE… SKATE CAR
D’ANDRE BEAUREGARD

 

C’est à la foire de Béziers en 1924, qu’André Beauregard monta pour la première fois sur une fête foraine son étonnant... « Skate Car ».
Fils et petit-fils d’une longue lignée de Voyageurs originaires de la région stéphanoise, élevé dans  l’amour du travail bien fait et du respect du public, notre homme a été habitué dès son plus jeune âge à manier les « bouts de bois ». Aussi, après avoir appris le métier auprès de ses parents, il se lança seul sur les fêtes avec un « Fil de fer aérien » tout en restaurant un manège aérien auquel il consacrait ses rares moments de loisirs. Ce qui lui permit de l’exploiter dans le département de la Loire avant la Guerre 14/18.

Comme beaucoup de forains, la guerre le surprend en pleine saison… Le 2 août, date de la déclaration des hostilités, il ne peut ouvrir son manège en raison des circonstances et met son matériel à l’abri du côté de La Ricamarie, pensant qu’il n’y en a que pour très peu de temps…


Ce n’est hélas pas le cas… Il lui faudra attendre 1919, soit quatre ans et demi,  pour reprendre les tournées dans la Loire et les départements limitrophes avec un Carrousel aérien modifié puisqu’André Beauregard  le transforme en un superbe « Cake Walk Aérien ». Une réussite qui le combla d’autant plus que ce métier, qui était en fait un « Tape-cul voltigeur », séduisit le public au-delà de ses espérances, enchaînant « bourrées » sur « bourrées » !

Alors, après l’avoir exploité –avec succès- pendant un certain temps, il se dit qu’il fallait passer à autre chose, proposer du « nouveau » au public. C’est ainsi qu’il vendit son Cake walk aérien au Luna Park de Marseille, et s’installa à La Ricamarie, point d’ancrage de la famille, où il se mit au travail avec ses frères afin de construire une toute nouvelle attraction qui deviendra le… « Skate Car ».
Quid de ce métier direz-vous ? Un vaste plancher métallique rectangulaire permettant la circulation dans tous les sens d’une douzaine de petits wagonnets circulaires à direction indépendante actionnée par le pilote lui-même !

L’ensemble, novateur pour l’époque,  fit l’objet d’un dépôt de brevet, et chaque wagonnet était déjà équipé d’un « heurtoir tampon » - on parle aujourd’hui de pare-choc - permettant d’amortir les chocs.
Mieux, chaque wagonnet était aussi doté d’une perche trolley qui naviguait dans un filet aérien faisant office de « conducteur ». Au signal, le courant circulant dans ce filet transmettait la force motrice à chaque wagonnet où deux personnes pouvaient prendre place sous l’œil attentif de notre homme qui veillait au grain.
Qu’ajouter de plus, si ce n’est admettre comme certains l’affirment, qu’il y avait là, avec le « Skate Car » d’André Beauregard, les prémices des autoskooters !