LILLE : LES ORIGINES DE LA FOIRE AUX MANEGES

LILLE : LES ORIGINES DE LA FOIRE AUX MANEGES

Publié le 25/09/2019 dans HISTOIRES FORAINES

 

LILLE :
LES ORIGINES DE LA FOIRE AUX MANEGES

 

 

 

 

 

Très ancienne, la « fieste » de Lille n’a été d’abord qu’une fête où se mêlaient vapeurs d’encens et de cervoise, mais aussi le plaisir de déambuler entre les rôtisseries de plein air et  les étals des colporteurs.

 

En dater avec précision l’origine de ce qui est devenu… la Foire de Lille semble une gageure. Cependant, on peut raisonnablement affirmer qu’elle remonte aux alentours du XI ème siècle.

 

 

 

QUELQUES DATES…

 

Quelques grandes dates étayent cette affirmation.
Ainsi, en 1157, les Audomarois, habitants de Saint-Omer,

 

obtinrent de jouir des mêmes « franchises » à la Foire de Lille que les habitants de Gand, Ypres et Bruges.

 

C’est-à-dire de l’exonération d’impôts pour les transactions pendant les trois jours francs des 27, 28 et 29 août.

 

En raison de ce régime particulier, la foire prit vite allure de lieu d’asile et entraîna des réjouissances. Il n’est donc pas étonnant que ce marché soit devenu rapidement, le rendez-vous annuel des troubadours, ménestrels et saltimbanques qui dressaient leurs tréteaux à côté de la Place du Marché, c’est-à-dire à l’emplacement de la Vieille Bourse actuelle.

 

 

 

Grand centre marchand exportant facilement ses richesses par voie d’eau, Lille fut tout naturellement choisie comme un des lieux de rendez-vous des marchands et d’acheteurs qui venaient parfois de très loin échanger leurs produits.

 

 

 

La Foire de Lille était alors un vaste marché annuel réputé au Moyen Âge pour le négoce des étoffes de laine et des draps et dont le rôle international ne devait cesser de croître jusqu’en 1300.

 

Cette foire se tenait en août, soit pour des motifs religieux (les dédicaces des églises lilloises se célébrant toutes du 2 août au 2 septembre, et on comprend alors pourquoi les badauds déambulaient dans les vapeurs d’encens), soit parce qu’elle était d’abord une foire aux grains, soit encore parce qu’elle était aussi une importante faire aux laines et que la tonte des moutons avait lieu en juin.

 

 

 

En 1296, Philippe-le-Bel prolongea la foire de huit jours. Au fil des ans, elle accueillit peu à peu des bateleurs, baladins et autres jongleurs. C’est de cette époque qu’on peut raisonnablement dater les balbutiements de la foire attractive de Lille.

 

Et, au XV ème siècle, bien que la durée de la Foire proprement dite ait été portée à neuf jours pleins, son importance diminua en raison des guerres et de l’interruption de l’importation de laine anglaise.
 

 

L’INSTALLATION AU CHAMP DE MARS

 

Il faut attendre le XVIIe siècle, pour que la Foire de Lille change réellement de caractère. Ce qui était son essence même, c’est-à-dire le commerce, devint accessoire et céda alors la place aux attractions.

 

De plus en plus nombreuses, elles durent émigrer sur la Petite Place et les années passèrent jusqu’à ce qu’en 1835 un gigantesque incendie anéantisse les baraques foraines et quantité d’habitations riveraines.

 

Aussi, l’année suivante (1836), la majeure partie de la foire s’installa sur le Champ de Mars à côté de la Deûle, tandis qu’une autre partie s’installait sur la Place de la République.

 

Seuls quelques commerçants ambulants, tels que les marchands de verrerie, de pain d’épices, de charcuterie etc., restèrent sur la Grand’ Place.

 

Au début du XXe siècle, ils furent à leur tour transférés sur l’Esplanade du Champ de Mars où ils formèrent les allées marchandes.

 

Cette catégorie de forains disparut avec la Seconde Guerre Mondiale, et seule la Foire aux Manèges subsista sur l’Esplanade.

 

Seul vestige de l’esprit marchand qui animait la Foire de Lille à son origine… la célèbre Braderie qui se tient chaque année le premier week-end de septembre !

 

 

Il y a donc presque cent quatre vingt ans que l’Esplanade du Champ de Mars accueille chaque année la Foire de Lille devenu Foire aux Manèges, et rebaptisée  « Lille aux Manèges ».

 

 

 

(Extrait de l’ouvrage de 150 ans de Fêtes Foraines à Lille

 

Albert Lefebvre & Jean-Marc Fiey)